Cette ferme fut construite à la fin du 19e siècle sur les terres agricoles de Gembloux. Elle connut successivement des modifications spatiales et structurelles dans les années 70, suivies d’un aménagement intérieur significatif en 1995.

Marquée par trois histoires différentes, elle conserve une certaine authenticité malgré les différents styles, essentiellement intérieurs.

La demande initiale du propriétaire était de venir à bout des pathologies de la construction pour garantir la salubrité. Lors des multiples modifications de l’époque, le rejointoiement au ciment sur des murs de briques maçonnées au mortier de chaux et le semi-confinement des bois de charpente dans des pare-vapeur étaient en effet admis.

Une autre de ses demandes était d’améliorer les aménagements intérieurs en offrant de larges espaces à l’image de la grange.

Nous avons ajouté un objectif de rénovation avec des matériaux bio- et géosourcés par engagement environnemental. Aussi nous semblait-il plus authentique de reprendre les logiques constructives d’origine et d’avoir un système respirant : enduit de terre, chaux-chanvre et peinture à la chaux pour les murs ; freine-vapeur en panneau de bois, isolation en cellulose, pare-pluie en fibre de bois comprimée, tuiles en terre cuite pour le toit.

A l’exception de la création d’une nouvelle baie ouvrant la vue de la chambre principale sur le jardin, toutes les modifications ont été réalisées aux endroits où des pathologies étaient irrécupérables : ouverture triangulaire du pignon ouest, nouvelle spatialité et structure de toiture dans le volume ouest, nouvelle toiture mais charpente rénovée sur les volumes ouest et est. L’ergonomie des entrées principales et secondaires a été amélioré par des paliers en pierre calcaire locale. L’idée était de faire confiance à l’existant et aux différents choix des précédents architectes en s’articulant avec leurs aménagements. Nous n’intervenions que là où il fallait réparer.